L’Alliance du Fleuve Congo (AFC)/M23 ne prendra part aux pourparlers de Doha 6 que si le gouvernement congolais met préalablement en œuvre une série de mesures dites “d’établissement de confiance”. Ces conditions visent à garantir un climat propice à des négociations politiques directes entre les deux parties.
Dans un point de presse de ce 26 juillet, l’AFC/M23 a dressé une liste de huit mesures incontournables qu’elle estime nécessaires avant toute participation à la sixième série des discussions de Doha sur la crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo.
En tête de ces exigences figure une déclaration solennelle du Président Félix Tshisekedi, par laquelle il exprimerait clairement la volonté politique de son régime à engager un dialogue direct avec le mouvement. Cette reconnaissance officielle est, selon l’AFC/M23, un signe fort attendu pour crédibiliser toute démarche de paix.
Une série de mesures politiques, judiciaires et humanitaires
Parmi les autres mesures exigées figurent notamment :
- L’abrogation de la résolution du 8 novembre 2022 de l’Assemblée nationale ainsi que toutes les autres restrictions prises à l’encontre du mouvement.
- L’annulation des condamnations à mort, mandats d’arrêt et poursuites judiciaires visant ses cadres.
- La libération immédiate des civils et militaires arrêtés ou poursuivis pour de simples relations supposées avec l’AFC/M23, ainsi que la réparation des préjudices subis.
- Le mouvement exige également la fin des discours de haine et des actes de persécution ciblant certains Congolais en raison de leur faciès ou de leur langue (Swahili, Kinyarwanda), souvent soupçonnés d’être des infiltrés.
Une normalisation de la vie dans les zones sous contrôle
L’AFC/M23 appelle à la libre circulation des personnes et des biens, ainsi qu’à la réouverture des services étatiques comme les douanes, les banques, et la délivrance de titres de voyage dans les zones qu’elle contrôle. Enfin, le mouvement demande la restitution de biens saisis à ses cadres et la signature d’un accord bilatéral de cessez-le-feu avec Kinshasa.
Un test de volonté politique
Pour le mouvement rebelle, la mise en œuvre de ces mesures conditionne sa participation à Doha 6. Ce positionnement reflète la méfiance persistante entre les parties, malgré les nombreuses médiations en cours. Il revient désormais au gouvernement congolais de décider s’il entend faire un pas décisif vers la résolution politique du conflit ou maintenir le statu quo.
Ismaël Masiya Akilimali
