Dans un territoire meurtri depuis plusieurs années par l’activisme des rebelles ADF, les tracasseries des groupes armés locaux et la montée du banditisme, la société civile et l’armée congolaise décident de resserrer leurs rangs. Une rencontre stratégique a eu lieu ce mercredi 20 août 2025 à Mambasa entre le colonel Patrick Bangamoze, commandant de la 31eme brigade des FARDC, et trois plateformes citoyennes majeures : la Société civile forces vives représentée par son coordonnateur Mungeni Yuma Imurani, la SOCICO conduite par sa coordinatrice Marie Noëlle Anotane Angbagba, et la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) représentée par Jospin Paluku.
Trois priorités sécuritaires
Au cœur des discussions, trois défis jugés prioritaires pour la stabilité du territoire :
- La menace persistante des ADF, accusés de plusieurs massacres et exactions contre les civils ;
- Les groupes armés locaux, qui imposent des taxes illégales et rançonnent les habitants ;
- Le banditisme à main armée, qui s’intensifie dans des localités comme Mambasa-centre, Biakato, PK 51et bien d’autres.
« Nous avons convenu d’unir nos efforts et de renforcer le partage d’informations entre la société civile et l’armée afin que les malfrats soient identifiés, arrêtés et traduits en justice », ont indiqué les représentants des organisations citoyennes à l’issue de la réunion.
Une ouverture de l’armée à la collaboration
Le colonel Patrick, qui a pris ses fonctions récemment, a salué l’initiative et réaffirmé son engagement à travailler en étroite collaboration avec la population. Selon les participants, l’officier supérieur s’est même dit prêt à répondre à toute sollicitation urgente, allant jusqu’à mettre son numéro personnel à la disposition de la société civile.
Pour les acteurs citoyens, ce geste traduit la volonté de bâtir une relation de confiance solide entre les FARDC et les communautés locales, condition jugée indispensable pour éradiquer l’insécurité.
Une perte douloureuse à Parana
La réunion a également été marquée par un moment de recueillement à la mémoire du caporal Gignan, militaire FARDC tué récemment lors d’une attaque à PK 18, dans le village de Parana. « Chaque militaire tombé à Mambasa est une perte collective qui fragilise notre défense face aux ADF et aux bandits armés », ont regretté les leaders de la société civile, appelant la jeunesse à protéger les forces régulières et à ne pas céder aux manipulations.
Une alliance citoyenne-militaire pour restaurer la paix
Dans un territoire où l’insécurité a freiné l’économie locale, limité la mobilité des populations et accentué la pauvreté, cette nouvelle synergie apparaît comme un signal fort. Les trois plateformes citoyennes et l’armée se disent déterminées à bâtir une coopération durable, fondée sur la transparence et la vigilance.
« Il n’y a pas d’autre armée que les FARDC pour défendre la population », ont insisté les représentants de la société civile, exhortant les habitants à collaborer activement avec les forces de sécurité.
En misant sur cette alliance, Mambasa espère inverser la tendance de l’insécurité chronique et ouvrir une nouvelle page vers le retour progressif de la paix dans l’Ituri.
Rahim Jules César
