L’internet satellitaire Starlink, développé par la société américaine SpaceX d’Elon Musk, n’est plus seulement un outil destiné à désenclaver les zones rurales et mal desservies. Dans plusieurs pays africains, dont la République démocratique du Congo (RDC), le Mali et le Niger, il est désormais utilisé par des groupes armés et jihadistes pour renforcer leurs activités.
Un outil de communication redoutable
D’après le think tank suédois African Security Analysis (ASA), l’Allied Democratic Forces (ADF)-MTM, groupe rebelle actif dans l’est de la RDC et affilié à l’État islamique depuis 2017, a déjà intégré Starlink dans son arsenal. L’accès au haut débit leur offre des avantages considérables :
- Propagande en ligne facilitée, avec diffusion rapide de vidéos et messages,
- Communications internes plus fiables et sécurisées,
- Coordination militaire renforcée, même depuis des zones reculées où les réseaux télécoms classiques sont inexistants ou détruits.
Un défi pour les États
Jusqu’à présent, les autorités africaines pouvaient freiner les activités de ces groupes en limitant l’accès à internet ou en contrôlant les infrastructures locales. Mais avec Starlink, qui fonctionne directement par satellite via de petits terminaux portables, cette stratégie devient inefficace.
Le contrôle et la surveillance s’avèrent d’autant plus compliqués que les connexions ne dépendent plus des opérateurs nationaux.
Risques accrus pour la sécurité régionale
Pour les experts, cette évolution marque une rupture sécuritaire. La possibilité pour des groupes armés de rester connectés en permanence accroît leur capacité de recrutement, de propagation idéologique et de planification d’attaques transfrontalières.
Le risque d’effet domino est également évoqué : d’autres organisations rebelles en Afrique pourraient imiter l’ADF-MTM et s’équiper de la même technologie.
Vers une réponse internationale ?
Face à ce constat, plusieurs pistes sont évoquées :
- Instaurer un dialogue avec SpaceX afin d’encadrer la distribution de Starlink dans les zones de conflit ;
- Renforcer les capacités de renseignement technologique pour détecter et neutraliser les terminaux illégalement utilisés ;
- Développer une coopération régionale entre États africains afin d’harmoniser la régulation et les mesures de contrôle.
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Pour l’heure, aucun mécasme clair n’existe pour empêcher ces usages détournés. Mais la question est désormais sur la table des décideurs sécuritaires africains et internationaux, qui voient dans Starlink à la fois une opportunité de développement et un nouvel atout pour les groupes armés.
Mambasa News avec RFI
