L’ancien ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, Constant Mutamba, a été condamné le 2 septembre 2025 à trois ans de travaux forcés, assortis de cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics. Cette décision a suscité de vives réactions dans la presse, à la fois nationale et internationale.
France 24 et RFI : Une condamnation symbolique au sommet de l’État
Les chaînes France 24 et Radio France Internationale (RFI) rapportent que Constant Mutamba a été reconnu coupable par la Cour de cassation pour le détournement de 19 millions de dollars, fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani. La peine inclut également une interdiction d’exercer toute fonction publique élective pendant cinq ans.
Les deux médias soulignent que ce verdict, tombé après plusieurs reports, marque une étape majeure dans la volonté affichée des autorités congolaises de renforcer l’État de droit.
Reuters : Un signal fort dans la lutte contre la corruption
Pour Reuters, cette condamnation est perçue comme un signal fort de la justice congolaise dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le média rappelle que Mutamba avait démissionné en juin 2025 dès l’ouverture de l’enquête, tout en niant les faits. Il précise que la Cour a également prononcé une interdiction de se présenter à une élection pendant cinq ans après l’exécution de sa peine.
Reuters rapporte également des affrontements à Kinshasa entre partisans de Mutamba et forces de l’ordre, qui ont retardé l’annonce du verdict.
Associated Press (AP News) : Une affaire emblématique dans un contexte politique tendu
Selon Associated Press, ce procès est considéré comme emblématique de la lutte contre la corruption en RDC. Le média insiste sur l’importance politique de cette condamnation, dans un contexte où la gouvernance et la transparence sont des enjeux majeurs.
AP News note également que Mutamba a plaidé non coupable et a comparé son procès à ceux subis par des figures historiques comme Nelson Mandela ou Patrice Lumumba, se positionnant ainsi en victime d’un système politique.
Radio Okapi : Une décision jugée « excessive » par la défense
Pour le média congolais Radio Okapi, la défense de Constant Mutamba a vivement contesté le caractère disproportionné de la peine. Les avocats soulignent qu’il s’agit d’une première condamnation, sans antécédents judiciaires, et dénoncent une sanction complémentaire jugée politique.
Le média évoque également le renforcement du dispositif sécuritaire autour du tribunal et les tensions dans les rues de la capitale à l’annonce du jugement.
SeneNews : Une popularité renforcée malgré la condamnation
Du côté de SeneNews, le verdict semble ne pas avoir affaibli la base populaire de l’ancien ministre. Le média affirme que la popularité de Constant Mutamba a même augmenté depuis l’annonce de sa condamnation. Il est présenté comme un leader victime d’un procès politique, ce qui alimente une rhétorique de martyr auprès de ses partisans.
Pour Mambasa News
La condamnation de Constant Mutamba cristallise les tensions entre justice, politique et opinion publique en RDC. Si certains médias y voient un acte fort contre la corruption, d’autres soulignent les interrogations sur l’indépendance de la justice et les récupérations politiques potentielles. Le cas Mutamba, au-delà de ses aspects juridiques, s’inscrit désormais dans le débat national sur la gouvernance, l’équité judiciaire et les enjeux électoraux à venir.
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