Des sources locales indiquent que les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda, sont entrés mercredi 10 décembre 2025 dans la ville d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo. Quatre personnes, dont deux habitants, ont confirmé à Reuters la présence des combattants dans cette cité stratégique du Sud-Kivu.
Située sur les rives du lac Tanganyika, Uvira servait de siège au gouvernement provincial nommé par Kinshasa depuis la prise de Bukavu par le M23 en février. La ville abritait également une importante base militaire, ce qui en fait un point clé dans le dispositif sécuritaire de la région. La progression des rebelles pourrait ouvrir la voie à de nouvelles avancées au-delà du Sud-Kivu.
Cette évolution intervient quelques jours après une rencontre à Washington entre les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Donald Trump, lors de laquelle les dirigeants avaient réaffirmé leur volonté de respecter un accord de paix soutenu par les États-Unis.
Le Rwanda nie fournir une aide militaire au M23, mais les États-Unis et les Nations unies estiment disposer d’éléments attestant de ce soutien.
Le porte-parole du mouvement, Lawrence Kanyuka, a déclaré sur la plateforme X que « la ville d’Uvira est maintenant libérée », attribuant l’opération à des mois d’attaques menées par les forces congolaises et leurs alliés.
À Uvira, la situation restait incertaine mercredi après-midi. Certains habitants rapportaient des échanges de tirs, tandis qu’une source gouvernementale congolaise indiquait que les forces armées ne répliqueraient pas immédiatement afin d’éviter de mettre la population en danger.
Plus tôt dans la semaine, le M23 avait déjà pris le contrôle de Luvungi, position qui servait de ligne de front depuis février. Des combats intenses ont également été signalés dans les localités de Sange et Kiliba, situées plus au nord sur la route menant à Uvira.
La reprise des affrontements dans le Sud-Kivu a suscité l’inquiétude du Groupe de contact international pour les Grands Lacs, composé notamment des États-Unis, qui a mis en garde contre les risques de déstabilisation régionale. Le Burundi a déclaré avoir enregistré plus de 30 000 réfugiés congolais sur son territoire en trois jours, selon son ministre des Affaires étrangères.
Avec Reuters