Par Mambasa News
L’économie congolaise s’offre un nouveau capitaine. Le 23 juillet 2025, André Wameso Nkwaloki a été nommé gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), en remplacement de Mme Malangu Kabedi Marie-France, désormais présidente du conseil d’administration de la CADECO. Ce changement à la tête de la plus haute institution monétaire du pays intervient dans un contexte d’urgence économique marqué par l’inflation, la dépréciation du franc congolais et des tensions sur les réserves de change.
Un parcours discret mais solide
Né le 23 janvier 1975 à Kinshasa, André Wameso est diplômé en sciences commerciales et financières de l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Il a d’abord évolué dans la sphère bancaire, en occupant des fonctions de gestion des risques chez Rawbank, puis d’audit interne chez Dexia. Ce parcours dans le privé lui a donné une connaissance fine des systèmes financiers et bancaires internationaux.
Bras droit économique du président Tshisekedi
C’est en avril 2021 qu’il fait son entrée au sommet de l’État, nommé directeur de cabinet adjoint du chef de l’État, chargé des questions économiques. Dans l’ombre du président Félix Tshisekedi, André Wameso devient un homme-clé de la présidence, intervenant dans des dossiers aussi sensibles que la renégociation des contrats miniers, l’accord de restitution avec la société Ventora (ayant rapporté 2 milliards USD au Trésor), ou encore les discussions budgétaires avec les institutions financières internationales.
Ce rôle de stratège économique, combiné à sa discrétion et sa rigueur, lui a valu une réputation de technocrate loyal et efficace. En 2023, il a également coordonné la campagne présidentielle du chef de l’État dans le Kongo-Central, sa province d’origine.
Une transition éclair au Parlement
En février 2024, André Wameso est brièvement élu député national pour la circonscription de Songololo (Kongo-Central). Mais quelques mois plus tard, en juin, il se voit contraint de suspendre son mandat parlementaire, en raison de l’incompatibilité avec ses fonctions à la présidence. Une parenthèse politique vite refermée.
À la tête de la BCC : rigueur attendue, résultats espérés
La nomination d’André Wameso à la BCC est perçue comme un geste fort du président Tshisekedi, visant à donner un nouveau souffle à la gouvernance monétaire nationale. Il prend les rênes d’une institution confrontée à de nombreux défis : maitrise de l’inflation, crédibilité monétaire, stabilité du franc congolais, et renforcement de la politique de change.
Il sera secondé par les deux vice-gouverneurs actuels, Dieudonné Fikiri Alimasi wa Asani et William Pambu, garants de la continuité technique au sein de l’institution. Leur collaboration est attendue comme un tandem stratégique pour une réforme cohérente et efficace de la politique monétaire.
Un homme d’équilibre au cœur de l’État
André Wameso, souvent décrit comme méthodique, loyal et peu porté sur l’exposition médiatique, incarne une nouvelle génération de décideurs congolais. Son ascension s’est faite sans scandale, dans la rigueur du travail et la maîtrise des dossiers.

Une nomination stratégique dans un contexte de transition
Le départ de Mme Malangu Kabedi Marie-France vers la présidence du conseil d’administration de la CADECO ouvre une nouvelle page pour la BCC. L’arrivée d’André Wameso y symbolise non seulement une volonté de réforme, mais aussi une mise en cohérence des politiques économiques de la présidence avec la stratégie monétaire nationale.
Reste à savoir si l’homme de chiffres saura répondre à l’ampleur des attentes. Une chose est sûre : la stabilité économique du pays dépendra en partie de sa capacité à conjuguer prudence monétaire, vision stratégique et indépendance institutionnelle.