Le coordonnateur territorial de la Nouvelle Société Civile du Congo (NSCC) à Mambasa (Ituri), Maître Jospin Paluku, tire la sonnette d’alarme face à la détérioration inquiétante de la situation sécuritaire dans le territoire, aussi bien en milieu rural qu’urbain.
Dans un entretien accordé à la presse ce jeudi 07 août, il a dénoncé la présence accrue de combattants ADF dans la chefferie de Babila Bakwanza, particulièrement dans les villages Bahaha et Babungwe.
« Ces derniers temps, la population vide petit à petit ces villages. Certains se réfugient à Mambasa-centre, d’autres à Lolwa, tout simplement parce qu’il y a une circulation libre de l’ennemi », déplore-t-il.
Selon lui, malgré les assurances des autorités militaires, la réalité sur le terrain montre que l’ennemi agit presque sans crainte. « Depuis près d’un mois, nous n’avons assisté qu’à une seule offensive contre les ADF, et depuis, ils commettent des atrocités sans être inquiétés », a-t-il ajouté.
Maître Jospin Paluku rappelle que les ADF continuent de semer la mort dans les territoires voisins : plus de 40 civils ont été tués récemment dans le territoire d’Irumu, et plus de 60 dans celui de Beni. Il plaide pour la relance effective des opérations conjointes FARDC-UPDF afin de freiner cette menace.
Criminalité urbaine en hausse
Outre l’insécurité rurale, Mambasa-centre connaît depuis le début du mois d’août une série d’attaques armées et de cambriolages nocturnes. « En une semaine seulement, nous avons enregistré cinq cas de vols à main armée, dont une attaque à la machette contre une dame à l’aube, et une intrusion au domicile du président du Parlement des jeunes », a révélé le coordonnateur.
Face au manque d’effectifs policiers et à l’inefficacité des patrouilles, Maître Jospin Paluku appelle la population à jouer un rôle actif dans la prévention de l’insécurité.
« Se prendre en charge ne veut pas dire se rebeller. Cela veut dire que nous devons rester vigilants, identifier les habitants de nos quartiers, signaler tout mouvement suspect, et remettre les malfaiteurs à la justice », explique-t-il.
Il insiste sur la responsabilité partagée entre la population et les autorités en matière de sécurité : « L’armée doit faire son travail, mais la population aussi a un grand rôle à jouer. »
Ismaël Masiya Akilimali
