Categories: Sécurité Société

Manifestation et ville morte réussies à Mambasa pour protester contre une série des cambriolages nocturnes

Spread the love

La colère gronde à Mambasa dans la province de l’Ituri. Ce mercredi 13 août, plusieurs structures citoyennes ont organisé une marche pacifique pour dénoncer la montée en flèche des cambriolages nocturnes. Cet événement marque le début de trois jours de « ville morte » décrétés par les organisateurs pour faire pression sur les autorités. En conséquence, le centre-ville est paralysé, les commerces sont fermés, et la circulation est au ralenti.

La marche, partie du Stade Tata Mirindi, a rassemblé une foule importante qui a défilé à travers les rues de la ville pour exprimer son ras-le-bol face à une série de vols à main armée qui terrorisent la population. Le cortège a pris fin au bureau du territoire, où un mémorandum a été déposé aux autorités. L’administrateur du territoire, le Commissaire supérieur principal Matadi Muyampandi Jean-Baptiste, a affirmé avoir reçu le document et s’est engagé à le transmettre aux instances compétentes.

Une vague de criminalité sans précédent

Le mémorandum met en lumière une situation alarmante : plus de 25 cas de banditisme ont été recensés entre le 15 juin et le 12 août dans la seule chefferie de Mambasa. Des incidents similaires ont également été signalés dans les chefferies de Babila-Babombi, Babila-Bakwanja, Bombo et Bandaka. Les attaques se déroulent principalement entre minuit et 3 heures du matin et sont menées par des criminels armés de fusils AK-47, d’armes blanches, et d’objets contondants comme des marteaux.

L’échec des patrouilles de sécurité

La population est particulièrement exaspérée par l’apparente inefficacité des forces de l’ordre. Le communiqué souligne que les criminels opèrent parfois à quelques mètres seulement des postes de police, sans être inquiétés. Deux exemples récents sont cités : le cambriolage du domicile d’un préfet où un enseignant a perdu un téléphone et 300 000 francs congolais, et le vol d’un commerçant à Baafuambaya, dépossédé de 300 000 francs.

Des revendications claires et urgentes

Face à cette situation, la société civile et ses partenaires ont formulé une série de demandes urgentes aux autorités :

  • Le départ immédiat du Chef de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et du commandant de la police nationale congolaise, commissariat du territoire de Mambasa.
  • La réaffectation des policiers et des militaires actuellement affectés à des missions jugées non prioritaires (régulation de la circulation, protection d’expatriés chinois) vers des missions de sécurité de la population.
  • La fermeture des points de vente de drogue et des maisons de tolérance.
  • L’interdiction des achats ambulatoires de cacao et du marché noir.
  • L’augmentation des postes de patrouille et le retour des militaires dans leurs camps.

Le communiqué conclut par un avertissement ferme : si ces revendications ne sont pas entendues, d’autres actions non-violentes seront menées pour contraindre les autorités à agir et à garantir la sécurité des citoyens.

Ismaël Masiya Akilimali

Dans la même catégorie