Le Bureau territorial du Parlement des jeunes de Mambasa s’insurge contre le mutisme des autorités locales face à l’accident tragique survenu récemment sur un site de la société minière Kimia Mining, ayant causé la mort de 12 personnes et fait plus de 30 blessés.
Dans une déclaration publique ce mercredi 23 juillet, le Parlement des jeunes dénonce ce qu’il qualifie de « complicité manifeste entre certaines autorités locales et la société Kimia Mining », fustigeant le silence et l’inaction qui ont suivi ce drame. Selon son président, Suleimani Onokoko, Kimia Mining aurait tenté de minimiser la gravité de la situation en proposant une indemnisation dérisoire de 1 000 dollars américains par victime, une somme jugée totalement inacceptable au regard des pertes humaines et des années de service des employés concernés, certains ayant travaillé pour l’entreprise pendant 3 à 5 ans.
« Ce comportement est un manque de respect flagrant envers les familles endeuillées et une atteinte grave à la mémoire des disparus », a martelé Suleimani Onokoko.
Le Parlement des jeunes exige une enquête sérieuse et indépendante, menée par le procureur près le Tribunal de paix de Mambasa, avec l’implication de l’administrateur du territoire, pour établir les responsabilités exactes de la société minière chinoie. Il appelle également à une indemnisation juste et digne des victimes ainsi qu’au rétablissement des droits des familles concernées.
Par ailleurs, les jeunes interpellent directement le gouverneur de la province de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama, lui reprochant de n’avoir pris aucune position publique sur cette affaire à ce jour.
En guise d’avertissement, le Parlement des jeunes annonce l’organisation de marches pacifiques à Niania dans les prochains jours si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme « un crime couvert » et « une forme d’exploitation de l’homme par l’homme » dans les activités de Kimia Mining.
Toutes les tentatives pour joindre les responsables de la société Kimia Mining sont, jusqu’à présent, restées vaines.
Ismaël Masiya Akilimali
