Categories: Société

Mambasa : Mémoire profanée, colère en hausse, un ultimatum de 72 heures lancé après la spoliation du cimetière à Mavuvu

Spread the love

Alors que la République Démocratique du Congo célébrait le GENOCOST ce samedi 02 août, en mémoire des millions de victimes des conflits et violences, un drame silencieux se déroule à Mavuvu, dans la chefferie des Bombo (territoire de Mambasa, groupement Endjewa).

Dans cette localité reculée, la Société Civile Force Vive, appuyée par le Conseil Local de la Jeunesse, le Parlement des Jeunes et des défenseurs des droits humains, a effectué une mission d’enquête sur la spoliation du cimetière communautaire, aujourd’hui menacé par des travaux d’exploitation artisanale menés par des expatriés chinois.

Un cimetière historique sous menace

Ce cimetière abrite plus de 50 tombes, selon les autorités locales. Il s’agit principalement des victimes d’une épidémie de choléra, d’éboulements survenus lors de l’exploitation artisanale incontrôlée, ainsi que de plusieurs membres de la communauté autochtone de Mavuvu.

Mais aujourd’hui, à la stupeur générale, des opérateurs chinois opérant sur le site auraient dressé une liste « fantôme » d’à peine une trentaine de noms, prétendant vouloir déplacer les restes des défunts pour permettre la poursuite de l’exploitation.

“Où ont-ils trouvé cette liste fantôme ? Qui leur a donné l’autorisation de troubler le repos de nos morts ? ”s’indigne un membre de la Société Civile.
“Ce sont nos pères, nos mères, nos enfants qui reposent là. On ne déplace pas des âmes comme des objets ”, renchérit un jeune du Parlement local.

Une population abandonnée

Plus grave encore, la population n’a plus de site d’inhumation. Deux personnes récemment décédées ont été enterrées à la hâte dans un champ privé, le long d’un sentier, faute d’alternative.

La mission d’observation affirme avoir constaté la disparition d’au moins deux tombes, alors que l’accès au cimetière est de plus en plus restreint. Des engins lourds ont commencé le terrassement autour du site, encerclant presque totalement le cimetière, signalent les témoins.

Une alerte lancée aux autorités

Face à cette situation jugée « inacceptable et inhumaine », la coordination de la société civile de la chefferie des Bombo lance un ultimatum de 72 heures aux autorités territoriales et provinciales pour qu’elles interviennent sans délai.

“Ce n’est pas une simple affaire de terrain. C’est une question de mémoire, de respect des morts, de dignité humaine. Si rien n’est fait, nous passerons à des actions citoyennes pacifiques, mais déterminées ”, a déclaré Onema Benjamin, coordonnateur de la Société Civile Force Vive.

La population, visiblement à bout, réclame justice et respect pour ses morts, et prévient que des mobilisations locales pourraient avoir lieu si leur voix n’est pas entendue. Le silence ou l’inaction des autorités pourrait aggraver la tension.

Rédaction

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie