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Mambasa : à Bombo, un mémorandum réclame le retrait des bornes installées par la RFO

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Dans la chefferie de Bombo, en territoire de Mambasa (Ituri), des habitants ont exprimé leur désaccord avec les récentes opérations de bornage de la Réserve de Faune à Okapi (RFO). À travers un mémorandum adressé aux autorités, la communauté demande le retrait des bornes implantées et appelle à une approche plus inclusive.

Le 28 août 2025, une délégation conduite par l’administrateur du territoire de Mambasa s’est rendue à Badengaido, chef-lieu de la chefferie de Bombo, pour une mission officiellement présentée comme une campagne de sensibilisation sur les limites de la Réserve de Faune à Okapi (RFO). Quelques jours plus tard, l’installation de bornes de délimitation sur le terrain a suscité des réactions critiques au sein de la population locale.

Dans un mémorandum daté du 2 septembre et signé par plusieurs représentants communautaires, les habitants de Bombo déclarent ne pas avoir été informés ni consultés de manière adéquate avant l’installation de ces bornes. Le document affirme que la mission initiale aurait été détournée de son objectif et transformée en opération de délimitation effective, sans transparence préalable.

Parmi les points soulevés dans le mémorandum figurent notamment l’absence de concertation avec les chefs coutumiers et les communautés locales, le non-respect des procédures prévues par la loi congolaise sur la conservation de la nature, et l’exclusion des élus nationaux et provinciaux du territoire dans le processus de décision.

La communauté estime que certaines dispositions légales n’ont pas été respectées, notamment l’article 24 de la loi sur la conservation de la nature, qui préconise la participation des populations locales lors des étapes de délimitation. Elle souligne également que la chefferie aurait déjà cédé des terres à des fins de conservation, sans compensation financière ou avantages, contrairement à ce que prévoit l’article 61 de la même loi concernant les redevances dues aux communautés riveraines.

En réponse à ces préoccupations, une marche pacifique a été organisée à Badengaido. Le mouvement a entraîné une journée de « ville morte », marquée par la fermeture des commerces, des écoles et des services administratifs.

Le mémorandum formule plusieurs demandes, dont le retrait des bornes récemment posées, la suspension de la présence des agents de conservation et de leurs partenaires dans la zone concernée, ainsi que l’ouverture d’un dialogue en vue d’une gestion concertée de la réserve, qui tiendrait compte des droits et des attentes des populations locales.

À ce jour, aucune réaction officielle des autorités provinciales ou de la direction de la Réserve de Faune à Okapi n’a été rendue publique.

Contexte :

Créée en 1992 et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Réserve de Faune à Okapi (RFO) est l’une des principales aires protégées de la République démocratique du Congo. Elle couvre plus de 13 000 km². Sa gestion a souvent donné lieu à des tensions entre les objectifs de conservation et les revendications foncières ou culturelles des communautés locales.

Rédaction

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