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« La presse, ce n’est pas une bande de chômeurs » : Les journalistes de Bunia dénoncent une insulte grave et exigent des excuses du maire

Le torchon brûle entre les journalistes de Bunia et le maire policier de la ville. Lors d’un meeting tenu ce vendredi 25 juillet à Mudzipela, l’autorité urbaine a choqué l’opinion en qualifiant les journalistes de « chômeurs », sous prétexte qu’ils auraient choisi ce métier faute d’alternatives professionnelles.

Des propos qui ont immédiatement provoqué un tollé dans les rédactions de la province de l’Ituri. Plusieurs voix se sont levées au sein de la corporation pour dénoncer une déclaration jugée « méprisante, humiliante et irresponsable ».

“Non, Monsieur le Maire, le journalisme n’est pas un refuge pour les sans-emploi. C’est une vocation, un engagement pour la vérité, et un pilier essentiel de la démocratie”, réagit Constant Same Bagalwa, journaliste de paix en Ituri.

Les professionnels rappellent que ce sont justement les journalistes que le maire dénigre aujourd’hui qui assurent gratuitement la couverture de ses activités, diffusent ses discours et renforcent sa visibilité dans l’espace public.

“Sans les médias, sa voix ne dépasserait même pas les murs de la salle de réunion”, déclare un journaliste, visiblement irrité.

Au-delà de l’indignation, la corporation des journalistes voit dans ces propos un manque de respect envers la presse, un métier déjà fragilisé par l’insécurité persistante en Ituri. Les journalistes y exercent souvent dans des conditions extrêmement précaires, parfois au péril de leur vie.

“Qualifier les journalistes de chômeurs, c’est nier leur rôle vital dans la société et afficher un profond mépris envers la liberté d’informer”, insiste Constant Same.

Des excuses exigées

Face à la gravité des propos, les journalistes de Bunia exigent des excuses publiques immédiates de la part du maire. Ils appellent les autorités compétentes ainsi que les organisations de défense des journalistes à intervenir rapidement pour préserver le respect du métier et des professionnels des médias.

“La presse n’est pas une bande de chômeurs. La presse, c’est le quatrième pouvoir. C’est la voix du peuple. C’est la conscience de la République”, conclut la déclaration.

En Ituri, être journaliste, ce n’est pas un choix de confort. C’est un acte de résistance. Et résister, c’est parfois rappeler aux puissants que le respect ne se quémande pas, il s’impose.

Rahim Jules César

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