Des dysfonctionnements graves seraient observés au sein de la Police Nationale Congolaise (PNC) et de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) dans plusieurs entités du territoire de Mambasa, notamment à Badengaido, Lolwa, Nia-Nia et PK51. L’alerte a été lancée ce mardi par Papy Kalala, militant du mouvement citoyen LUCHA, qui dénonce une dégradation avancée de la discipline et du professionnalisme dans ces services.
Selon le jeune activiste, certains responsables locaux de la PNC et de l’ANR « se comportent désormais comme des chefs coutumiers », oubliant leurs missions régaliennes. Il affirme que plusieurs agents sont maintenus dans les mêmes postes depuis plus de cinq ans, une longévité qui, selon lui, entretient la familiarisation, la complaisance et des dérives d’autorité.
Faiblesse du renseignement signalée
Papy Kalala pointe également du doigt la quasi-absence d’alertes sécuritaires émanant de ces services. « Les agents ne fournissent plus rien comme information utile à leurs hiérarchies », déplore-t-il, parlant d’un relâchement susceptible de compromettre la prévention des menaces dans un territoire régulièrement secoué par l’activisme de groupes armés.
Recommandations du militant
Dans sa déclaration, le militant de la LUCHA formule trois principales recommandations adressées aux autorités compétentes :
- Permutation ou remplacement immédiat des chefs des sous-postes de l’ANR ayant dépassé cinq ans dans leur entité ;
- Redéploiement des commandants de sous-commissariats PNC jugés complaisants, partiaux ou trop familiers avec certaines autorités locales ;
- Restauration urgente de la discipline, de la neutralité et du professionnalisme dans les services de sécurité du territoire de Mambasa.
Il estime qu’une action rapide est nécessaire pour « éviter le pire » dans un territoire déjà fragile sur le plan sécuritaire.
Réaction de la police
Interrogé à ce sujet, le commissaire supérieur Joseph Kambale Mukono, responsable de la PNC à Mambasa, invite les militants de la LUCHA à documenter leurs allégations. Il appelle à lui fournir des preuves concrètes, cas par cas, afin de permettre à la hiérarchie policière de prendre des mesures appropriées.
Un débat citoyen dans un climat sécuritaire tendu
Cet échange intervient dans un contexte marqué par des tensions récurrentes, dues notamment à la présence de groupes armés, aux déplacements de populations et aux défis liés au fonctionnement des institutions sécuritaires locales. Plusieurs organisations civiles estiment qu’un contrôle rigoureux et une neutralité accrue des services de sécurité restent indispensables pour renforcer la confiance entre l’État et les communautés.
Rédaction
