L’horreur a encore frappé en Ituri. Dans la nuit de samedi à dimanche, deux attaques sanglantes attribuées aux rebelles ADF-Nalu ont visé simultanément les chefferies de Walese-Vokutu et de Basili, dans le territoire d’Irumu.
Le bilan est effroyable : plus de 43 morts, des dizaines de blessés, des maisons incendiées, des véhicules calcinés et des civils portés disparus.
À Komanda, dans la chefferie de Basili, 32 fidèles ont été abattus à l’intérieur d’une église pendant leur prière nocturne. Six autres personnes ont été tuées dans les environs. On dénombre également 17 blessés graves, plusieurs habitations détruites, des boutiques pillées, et quatre véhicules incendiés.
Certains habitants ont été enlevés de force pour transporter le butin des assaillants dans la forêt.
Dans la chefferie voisine de Walese-Vonkutu, cinq autres civils ont été exécutés, des maisons mises à feu et des biens pillés dans le silence assourdissant de l’État.
La coordination provinciale de la société civile Forces vives de l’Ituri dénonce un carnage prévisible, survenu malgré la présence dans la zone de plusieurs forces armées : les FARDC, les soldats ougandais (UPDF) et la MONUSCO.
“Comment peut-on encore tuer autant de civils dans une zone quadrillée par des militaires, alors que des alertes avaient été données à temps ?”, s’indigne Dieudonné Lossa coordonnateur de cette structure citoyenne.
Face à cette nouvelle tragédie, la société civile appelle à une opération militaire d’envergure, pour retrouver les personnes enlevées, neutraliser les assaillants, et rétablir une sécurité réelle dans cette région meurtrie.
“À quoi sert la présence militaire si les civils continuent d’être égorgés dans leurs églises ?”, lâche un acteur local, la voix tremblante de colère.
En Ituri, les armes ne protègent plus, elles assistent en silence à l’exécution d’un peuple abandonné.
Rédaction
