L’ancien député et ministre congolais Roger Lumbala Tshitenge a été condamné ce lundi 15 décembre 2025 par la Cour d’assises de Paris à 30 ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité commis en République démocratique du Congo (RDC).
Cette condamnation, confirmée par plusieurs médias internationaux, marque une étape importante dans la lutte contre l’impunité des crimes de guerre commis en RDC dans les années 2000.
Les faits reprochés
Roger Lumbala, alors chef du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-National (RCD-N), est reconnu coupable d’avoir facilité ou encouragé des actes graves perpétrés par son groupe armé dans l’est de la RDC, notamment, torture et exécutions sommaires, viol et esclavage sexuel, travaux forcés et pillage.
Ces crimes ont eu lieu pendant la Deuxième guerre du Congo (1998-2003), principalement entre 2002 et 2003, lors d’opérations militaires dans les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu.
Le procès en France
Le procès de Lumbala s’est tenu à Paris, dans le cadre de la compétence universelle, principe qui permet à la justice française de juger des crimes graves commis à l’étranger.
Une trentaine de victimes et témoins, pour la plupart originaires de RDC, ont été entendus par la cour. Leurs témoignages ont contribué à établir la responsabilité de l’ancien chef rebelle dans les atrocités commises par ses forces.
Le parcours de Roger Lumbala
Né vers 1958, Roger Lumbala a été un acteur majeur du conflit congolais dans les années 2000. Après la guerre, il a exercé plusieurs fonctions politiques en RDC, notamment ministre du Commerce extérieur et député national, avant de s’installer en France.
En décembre 2020, il avait été arrêté en France dans le cadre de l’enquête sur les crimes contre l’humanité commis par son groupe. Ce procès, très médiatisé, a été suivi par de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains.
Réactions
Les organisations de défense des droits humains ont salué ce verdict comme une victoire pour la justice et les victimes, tandis que la défense de Lumbala a contesté la compétence de la justice française pour juger des faits commis sur le sol congolais.
Bien que certains médias rapportent que la peine pourrait être assortie d’une interdiction d’accès au territoire français, aucune source officielle ne l’a encore confirmée.
Une étape vers la justice
La condamnation de Roger Lumbala rappelle que les crimes contre l’humanité, même commis à l’étranger, peuvent être poursuivis et jugés par la justice internationale. Pour les victimes congolaises, ce verdict constitue une reconnaissance de leurs souffrances et un pas vers la réparation historique.
Rédaction
