Alors que le projet STAR-Est (Stabilisation et Relèvement de l’Est de la RDC) a été officiellement lancé en 2023 pour reconstruire les territoires fragilisés par les conflits, le territoire de Mambasa en Ituri attend toujours son tour. Deux ans plus tard, aucun chantier n’a commencé, malgré les multiples réunions et promesses. Un silence préoccupant qui fait gronder l’impatience d’une population lassée des effets d’annonce sans suite.
Des réunions, des discours… mais aucune action
Les communautés de Mambasa ont été mobilisées : ateliers participatifs, comités locaux, descentes techniques, tout semblait prêt pour un démarrage rapide des activités. Des besoins prioritaires ont été identifiés dont, écoles, routes agricoles, centres de santé et des microprojets ont été validés.
Mais aujourd’hui, pas une pierre n’a été posée. Pas un engin ne travaille. Pas un projet n’a été matérialisé.
Pendant ce temps, ailleurs les travaux avancent
Le contraste est saisissant. À Djugu, Irumu, Beni ou Lubero, des infrastructures sortent déjà de terre. Des écoles sont en cours de réhabilitation, des routes sont rouvertes, des centres de santé prennent forme.
Mais à Mambasa, le projet STAR-Est reste invisible. Cette inaction alimente un sentiment d’abandon parmi les habitants. « Pourquoi toujours nous ? Pourquoi Mambasa doit encore attendre alors qu’on souffre comme les autres ? », s’interroge plus d’un habitant.
Un silence qui inquiète
Ni la coordination provinciale du projet, ni les autorités territoriales n’ont donné d’explication officielle. Aucune date, aucun plan de démarrage, aucun budget publié. Ce manque de transparence nourrit les rumeurs et alimente la méfiance.
Un appel clair : que les choses bougent maintenant
Mambasa ne demande pas des discours. Mambasa demande des routes praticables, des écoles debout, des jeunes employés. Le territoire mérite mieux que des réunions stériles.
Il est temps que la coordination du projet STAR-Est sorte du silence, publie un calendrier clair, et démarre les premiers chantiers. Faute de quoi, ce projet pourtant vital finira comme tant d’autres, mort-né, oublié, rejeté.
Ismaël Masiya Akilimali
