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Mambasa : Travaux forcés, extorsion et menaces de mort, les maï-maï règnent en maîtres à Bakaiko

La situation est alarmante dans les villages de Bao Bao, Makusi et Nyanza, au sein du groupement Bakaheku dans le territoire de Mambasa en Ituri, où la population vit sous l’emprise de miliciens Maï-Maï depuis plus de trois mois.

C’est ce que révèle la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) Mambasa, qui dénonce des pratiques assimilables à de l’esclavage moderne, tolérées voire facilitées par certains chefs locaux. Chaque vendredi, les habitants sont soumis de force à une corvée communautaire appelée Salongo, imposée de 7h à 16h, accompagnée d’une redevance hebdomadaire obligatoire de 1 000 FC par homme.

Ce travail forcé, dénoncé comme illégal et dégradant, ne tient aucun compte de l’âge ou de l’état de santé des personnes concernées. Pire encore, selon la CRDH, les miliciens forcent les familles à abandonner leurs champs pour se regrouper dans un village central « imposé », moyennant le versement d’une somme exorbitante de 100 000 FC par personne. Une famille de dix membres doit ainsi payer 1 000 000 FC.

Ce montant est versé entre les mains des miliciens, avant d’être partagé avec certains chefs locaux accusés d’être complices. Ces derniers sont même soupçonnés d’avoir recruté et hébergé ces hommes en armes pour des intérêts personnels.

“Même les parents sont contraints de payer pour leurs enfants, sous peine d’exécution”, alerte Ram’s Malikidogo, coordonnateur de la CRDH Mambasa.

Face à cette situation dramatique, la CRDH condamne fermement ces graves violations des droits humains et appelle les autorités militaires et administratives à restaurer sans délai l’autorité de l’État dans cette partie du territoire de Mambasa, longtemps abandonnée aux groupes armés.

“Les citoyens du groupement Bakaheku ont droit à la paix, au respect de leur dignité et à la protection comme tous les autres Congolais”, martèle la CRDH.

Les autorités sont désormais mises face à leur responsabilité : protéger leurs citoyens ou laisser les groupes armés continuer à s’en prendre impunément à la population. Le temps de l’action a sonné.

Rahim Jules César

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