Une crise sanitaire majeure frappe la ville de Bunia et une grande partie de la province de l’Ituri. Il s’agit de la pénurie d’eau potable, dénoncée par le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le Changement), section de Bunia, dans un communiqué publié ce lundi 1er juillet. Pour ce mouvement, l’absence d’accès à l’eau pour la majorité des habitants traduit un échec patent du gouvernement provincial.
Selon les constats de la LUCHA, plus de 95 % des habitants de Bunia n’ont pas accès à l’eau fournie par la REGIDESO, entreprise publique censée assurer la desserte. Là où l’eau coule encore, sa qualité est douteuse, souvent contaminée par la boue ou d’autres impuretés, faute de traitement sanitaire adéquat.
« La REGIDESO se comporte comme une société fantôme à Bunia », déplore la LUCHA dans son communiqué, dénonçant une situation qui constitue selon elle une violation flagrante de l’article 48 de la Constitution, lequel garantit le droit à l’eau potable à tout citoyen congolais.
Une crise ignorée, une population abandonnée
Dans de nombreux quartiers de Bunia, les habitants s’approvisionnent à quelques points d’eau insuffisants, souvent exposés à la pollution. La LUCHA critique l’indifférence et l’inaction des autorités provinciales, qu’elle accuse d’avoir abandonné les citoyens à leur triste sort, malgré l’urgence humanitaire et sanitaire.
« L’eau, c’est la vie. Son absence met en danger la santé publique, l’hygiène et la dignité humaine », rappelle la LUCHA, qui demande que cette problématique soit inscrite parmi les priorités urgentes du gouvernement provincial.
Des propositions concrètes pour sortir de la crise
Refusant de se limiter aux critiques, la LUCHA avance plusieurs pistes de solution, dont :
- L’exploitation des ressources naturelles locales, notamment les eaux du Mont Bleu, via un système de captage moderne et écologique ;
- L’installation de réservoirs et de bornes-fontaines dans les quartiers grâce à des technologies adaptées ;
- L’ouverture d’un dialogue avec les partenaires nationaux et internationaux pour financer un projet durable d’accès à l’eau potable ;
- La réhabilitation des infrastructures de la REGIDESO et la construction de nouvelles stations de traitement.
L’eau et l’électricité en souffrance en Ituri
Pour le mouvement citoyen, cette crise de l’eau s’ajoute à celle de l’électricité, autre carence criante dans la province.
« L’Ituri souffre d’une double pénurie, celle de l’eau et de l’électricité. Trop, c’est trop », conclut la LUCHA, qui appelle à une prise de conscience immédiate et à des actions concrètes.
Ismaël Masiya Akilimali
